Des coachs de tout partout…

16/2/2024
Sylvie Baille
Des coachs de tout partout…

Coach banque, coach téléphone, coach de danse, de chant, de diététique, love coachs, coach, coach, coach… Comment repérer une vraie posture coach parmi tant d’impostures ?

 

La grande majorité des coachs auto-proclamés sont le plus souvent des consultants qui s'ornent de ce titre qui est dans l'air du temps.

 

D'autres personnes fondent leur pratique après des formations de six jours ou des séminaires de soixante stagiaires où le nombre fait qu'elles assistent davantage à de l'animation au coaching qu'à un réel transfert de compétences.

 

Il existe aussi des formations pendant lesquelles les élèves sont sans cesse sollicités dans des jeux de rôle et des activités ludiques, ce qui peut être très divertissant sur le moment, mais pas très structurant pour un professionnel en formation.

 

Dans ce contexte, il est difficile de reprocher aux détracteurs du coaching de se faire entendre : il y a effectivement beaucoup d’imposture. 


Défendre le métier de coach et les formations de qualité

Il n’en reste pas moins que certains points de vue critiques sont si partiels, si partiaux, si mal informés parfois sur la réalité du métier, qu’il est légitime de se poser la question de leur bonne foi.

Les coachs que nous sommes demandons à ces examinateurs de ne pas se contenter d'une vision superficielle, ou d’une sélection d’exemples en effet dévastateurs pour la cause de notre métier, puisqu’il y aura dans toute sphère professionnelle des acteurs laissant à désirer.

Il est légitime de demander à ces critiques de fonder leur jugement sur une recherche plus documentée.

Le coaching est une méthodologie et une éthique relationnelle

Le coaching est une discipline à part entière, soutenue par des principes, encadrée par un code déontologique. Le coach utilise des questionnements pour permettre à ses clients de clarifier leur situation, prendre acte des faits, trouver quels seront les objectifs les plus utiles, et explorer des options pour passer à l'action.

Le coach s'adresse à un adulte qui dit « je veux », qui se met en action plutôt que d’attendre que les choses arrivent, qui est réaliste et non dans la pensée magique, qui est responsable et non dans des fantasmes de toute puissance, etc.

Le coach ne prend pas en charge la souffrance de la personne, il n'a pas la compétence pour le faire. Il réfère la personne en souffrance à des spécialistes qui vont l'accompagner dans un travail de régression et de reconstruction.

Le coach accompagne une motivation précise : réaliser un projet, optimiser un comportement ou une stratégie, déterminer des valeurs qui vont orienter l'action, repérer des croyances qui peuvent limiter l'expression de la personne ou la faciliter, trouver une cohérence entre ce que l'on désire obtenir et la réalité, etc.

N'est pas coach la personne :

... qui donne des conseils, s'exprime par des impératifs et dont le message est : « formate-toi »,
... qui applique des recettes en se dispensant d'être à l'écoute de ses clients,
... qui privilégie le résultat au détriment du respect dû à la personne,
... qui juge, étiquette la personne ou se permet de la mettre dans un état interne invalidant,
... qui crée de la dépendance chez son client,
... qui n'a pas réglé pour elle-même ce qu'elle prétend régler chez ses clients,
... qui centre sa communication sur la promotion de sa personne,
... qui est avant tout un entrepreneur et qui n'a ni l'attitude-coach ni la vocation, etc.

Le coaching est une école de relation et de communication

Et le comparer avec d'autres méthodes d'accompagnement de la personne fondées sur d'autres hypothèses et visant d'autres objectifs, est nécessaire pour mieux en cerner les limites et permettre aux personnes désirant s'engager.

 

Mais invalider sa méthodologie, son éthique, le travail des professionnels qui accompagnent la motivation d’adultes consentants, mépriser l’engagement de ces coachs qui se forment continuellement, qui prennent la responsabilité de la relation, cela pour promouvoir d’autres approches qui seraient soi-disant bien plus nobles et considérables : je dis non.

 

Sylvie Baille, Coach


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